Archives de catégorie : Techniques d’enregistrement

Test rapidos: Tech 21 British V2 en enregistrement direct

J’ai récemment fait l’acquisition d’une Tech 21 British V2 Sansamp de la série « Character », pour l’utiliser en enregistrement direct.

Voilà un court test avec un réglage assez clair augmenté d’une Wampler Pinnacle pour injecter de la grosse disto. Il y a également un délai provenant d’une Eventide H9 et un peu de réverb dans Cubase.

Un mois avec le Boss GT-100 v2

Le GT-100, vaisseau amiral de la galaxie Boss de multi-effets, est sur le marché depuis environ deux ans. Il a récemment bénéficié d’une mise à jour logicielle nommée « Version 2 » ou V2 qui propose de nouveaux effets et de nouvelles fonctionnalités.
 gt100v2
Au lieu d’écrire un catalogue des caractéristiques du GT-100 v2, j’ai décidé d’adopter une approche plus personnelle en décrivant mon expérience avec cette machine que Roland Australie a bien voulu me prêter pendant un mois. Ce billet est illustré d’une vidéo (voir plus bas) présentant mes sons et effets favoris.

Procédure de mise à jour

Tout d’abord, précisons qu’une version 1 du GT-100 m’a été prêtée par Roland Australie. J’ai donc effectué la mise à jour en suivant les instructions fournies par Boss. Elle nécessite un câble USB et un PC sous Windows ou un Mac et s’avère facile (en gros, il suffit d’un pilote et de copier le fichier de mise à jour vers the GT-100 avant de redémarrer l’engin). En tout et pour tout, la manipulation prend moins de une minute. Cette vidéo de Roland Europe a des sur-titres en Français et montre les différentes étapes.
Avant d’effectuer la mise à jour, j’ai passé un peu de temps à me familiariser avec la version 1 pour avoir une idée des changements apportés. La bonne nouvelle est que ces changements introduisent des améliorations sans apporter de problèmes (ce qui n’est pas toujours le cas).

Une chaîne d’effets et d’amplis virtuelle

 Le GT-100 v2 est une chaîne de traitement du signal complète avec pédales, amplis et haut-parleurs virtuels représentés sur le double écran graphique. Au menu : des modèles classiques de chez Boss mais pas seulement. Par exemple, dans le département overdrive/distortion, on trouve aussi bien une OD-1 ou une Blues Driver qu’une Big Muff, une RAT ou une Marshall Guv’nor. Pareil pour les compresseurs, on trouve du Boss mais aussi des recréations du Dynacomp ou de l’Orange Squeezer.
La version 2 du logiciel ajoute des effets MDP (dernière techno de chez Boss) comme le Tera Echo, l’Adaptative Distortion ou l’Overtone, tous disponibles sous la forme de pédales séparées.  J’aime particulièrement le Tera Echo (voir la vidéo ci-dessous).
L’ordre des effets et amplis virtuels peut être changé à volonté, il est tout à fait possible de mettre une réverb en tout début de chaîne si ça vous chante ! On trouve également une boucle d’effet mono pour intégrer une chaîne d’effets externe au signal traité par le GT-100 v2.
Autre caractéristique sympathique : il y a dans chaque « chaîne » deux amplis, on peut donc passer de l’un à l’autre en pressant sur l’interrupteur au pied dénommé « Accel », un peu comme un ampli à deux canaux.

Acquisition virtuelle de matos

La façon dont j’ai approché ce test du GT-100 v2 a consisté à créer ce que je considère être un système « de rêve » pour enregistrer en direct.
Commençons par les amplis, le Bassman est le grand-papa de tous les amplis (peu ou prou), il fût donc mon choix pour l’ampli A. Un peu hors sujet : le Bassman fût beaucoup utilisé par Hendrix en studio, Voodoo Chile est un bon exemple du gros son crêmeux obtenu. La simulation de Bassman du GT-100 v2 ne m’a pas déçu, elle est très dynamique, répond au doigt et à l’oeil et se trouve affectée d’une bonne façon par le bouton de volume de la guitare. Le GT-100 v2 a plusieurs sections d’égalisation (au niveau de l’ampli, comme un effet, global) ce qui permet de bien s’adapter à chaque guitare. J’ai trouvé l’égaliseur global très pratique pour passer de ma Strat (assez brillante) à ma Gibson SG (plus sombre) sans avoir à toucher les presets. Pareil pour la réverb, il y a un réglage global qui vous permettra de vous adapter au local où vous jouez sans avoir à reprogrammer tous les patches.

Deuxième ampli (accessible en appuyant sur l’interrupteur au pied « Accel ») : le Marshall Plexi, grand classique de l’ampli de rock à jouer très fort. J’ai choisi le modèle simulant les deux entrées en même temps et le résultat est assez Malmsteen-esque surtout que le niveau maximum de gain est supérieur à un vrai ampli (avantage de la simulation). J’ai aussi mis une petite overdrive devant chaque ampli.
Finalement, j’aime assez que mon son de guitare ait une qualité un peu « Studio » surtout quand j’enregistre en direct. J’ai donc ajouté un peu de chorus, de delay et une bonne dose de réverb à plaques.
Me voici donc aux commandes de deux amplis légendaires agrémentés d’effets de qualité studio, le tout pouvant être enregistré directement par mon ordinateur. En pressant sur « Accel », je passe d’un ampli à l’autre tandis que la pédale d’expression devient une Wah Wah à l’accent vintage en pressant sur la pointe, de quoi faire du rock !
Il ne s’agit bien sûr que d’un exemple, le nombre de possibilités tend vers l’infini et le GT-100 v2 s’adaptera à n’importe quel style (loving you).

Boss Tone Central

Ecrire ses propres « presets » sur une machine de la complexité du GT-100 v2 peut s’avérer difficile au départ. Les presets livrés avec la machine ne sont pas mauvais du tout et ne cède pas à la tentation du « tout à fond » que l’on rencontre trop souvent.
Mais si vous en voulez plus, Tonton Boss a la réponse, j’ai nommé  Boss Tone Central, l’une des nouveautés de la version 2. Il s’agit d’une bibliothèque en ligne de presets. Un logiciel nommé « Boss Tone Studio », téléchargeable depuis le site est disponible pour PC et Mac, et permet de naviguer parmi les presets et de les télécharger directement dans la mémoire du GT-100 v2 par le truchement d’un câble USB.
Certains de ces presets ont été programmé par du menu fretin tel que Steve Lukather, excusez du peu.

Dans le studio

La V2 apporte également des améliorations sur le front de l’interface audio. Comme la version « de bureau » (le GT-001), le GT-100 v2 présente maintenant 4 entrées virtuelles à votre séquenceur audio favori. J’ai vérifié la chose avec Cubase 7 : l’idée est que deux des ces entrées  « présentent » le son traité avec tous les effets tandis que les deux autres « présentent » le son de la guitare « sec », sans effet, l’idée étant de pouvoir faire du « re-amping », technique à la mode dans les studios où on peut faire le son de la guitare à posteriori en le passant dans des plugins (ou dans le GT-100 v2).
A ce sujet, nombre de sons de guitares entendus sur des hits sont produits comme ça, imaginez le pauvre gars qui utilise en studio un ampli vintage de la mort pour le voir remplacé par un plugin.  Enfin, ça peut paraître un gadget mais la V2 apporte un convertisseur audio vers midi monophonique qui ne nécessite pas de micro spécial comme le micro Roland hexaphonique. Il y a donc  un peu (beaucoup)  de latence mais c’est assez cool (je l’ai essayé avec une basse synthé dans Cubase, effet garanti).

Live

 
Jusqu’ici, j’ai surtout parlé de l’utilisation du GT-100 v2, pour enregistrer en direct. On peut bien entendu l’utiliser en live, c’est même conseillé. On peut le brancher directement dans la console ou dans son ampli de guitare favori, ce que je me suis empressé d’essayer avec mon mon vieux Fender Champ de 1974. Il daut un peu bidouiller les réglages (surtout l’égalisation) mais ça sonne plutôt bien !
Pour ce faire, j’ai utilisé les simulations de pédales et d’effets du GT-100v2 mais pas les simulations d’ampli qui font un peu « ton sur ton ». La simulation de RAT est par exemple assez bluffante comparé à une vrai RAT. Allié à un peu de réverb et de Tera Echo, on n’a pas besoin de beaucoup plus. Notez que le GT-100 v2 a un réglage de sortie (« output ») pour s’adapter à ce sur quoi on va le brancher (console, gros ampli stack, combo, petit combo, etc.) et qui joue sur l’égalisation. Nous voici donc aux commandes d’une chaîne d’effets des plus versatile, sans oublier la pédale d’expression qui sert de pédale de volume, de wah ou peut encore contrôler le pitch pour des effets de Whammy,

Conclusion

 
Le GT-100 v2 m’a fait très bonne impression. Bien sûr, il ne clôt pas le débat opposant la modélisation aux bon vieux amplis à lampes. Ce que je pense cependant est qu’il est possible d’obtenir des sons très réalistes et répondant très bien au touché comme au bouton de volume, comme de vrais amplis. Aussi, qui d’entre nous peut se permettre d’utiliser un Plexi et un Bassman à fond que ce soit en home-studio, en répète ou en concert ? C’est là que la modélisation trouve son utilité, bien sûr. Autre avantage, un multi-effet comme le GT-100 v2 remplace une myriade de pédales ce qui peut être utile pour se familiariser avec certains effets avant de craquer pour un modèle vintage ou boutique.
Les simulations d’amplis ont progressé depuis la fin des années 90 et les ingénieurs de chez Boss ont manifestement travaillé sans relâche. J’ai comparé les simulation COSM de mon micro-BR de 2007 avec le GT-100 v2, et bien : il n’y a pas photo. Dernière précision: le Boss GT-001 est un GT-100 v2 au format compact, sans les interrupteurs au pied, pour être utilisé en studio.

Réverb et guitaristes, première partie : un effet de studio indispensable

J’ai reçu plusieurs commentaires me demandant pourquoi j’ajoute un peu de réverb sur certaines de mes vidéos Youtube. Pour y répondre, voici une série de billets décrivant les deux types d’utilisation de la réverb pour nous, guitaristes. Dans cette première partie, je vais me concentrer sur l’utilisation de réverb en studio et expliquer pourquoi j’en ajoute un peu sur certaines vidéos. Vous trouverez également des exemples sonores à la fin du billet. La deuxième partie sera dévolue à l’utilisation de réverb en tant qu’effet, en live ou en studio.

Réverbération naturelle ou artificielle

Dans un espace clos, les sons rebondissent sur les parois et créé une espèce d’écho résonant appelé réverbération. Pour prendre des cas extrêmes, dans une grotte ou une cathédrale, le son peut réverbérer pendant plusieurs secondes. Même dans un petit espace, vous entendrez de la réverbération, aussi courte soit elle. Essayez de taper dans vos mains dans vos toilettes ou votre salle de bains et vous l’entendrez certainement.

Une unité de réverbération (ou réverb) est un appareil de traitement sonore qui va reproduire ce phénomène sur le signal entrant et donc simuler un espace plus ou moins grand. Le terme d’ambiance est parfois utilisée pour évoquer une réverbération relativement courte.

La réverb est un effet aussi vieux que les premiers studios ou stations de radio. Les producteurs et ingénieurs du son de l’époque se sont vite aperçu que la reprise d’une source (voix, guitare, etc.) avec un micro placé tout prêt de celle-ci produisait un son très sec et peu naturel car il lui manquait tout espèce de réverbération naturelle.

Pour résoudre ce problème, des méthodes de production artificielle de réverbération furent inventées. La plus primitive consistait à placer un haut parleur d’un côté d’une pièce vide et un micro de l’autre côté pour capturer l’acoustique de la pièce. Plus tard, des réverbérations électro-mécaniques telles que les réverbs à ressort ou les réverbs à plaques, très populaire dans les années 60, apparurent. Enfin, les technologies numériques devinrent abordables et l’on trouve maintenant des réverbs capables de simuler tout type d’espaces sous forme de plugins logiciels, pédales, racks, etc. Je vous engage à consulter les pages françaises et anglaises de wikipedia dédiées à la réverbération sonore pour de plus amples informations sur le fonctionnement des différents types de réverbérations artificielles.

 

Reverence est un plugin de réverbération livré avec Cubase 5 qui utilise un procédé dit de convolution pour simuler des espaces existants

Il m’arrive donc d’utiliser un peu de réverb artificielle sur mes vidéos car je reprends mon ampli avec un micro placé très près et ne bénéficie donc pas de la réverbération naturelle de la pièce dans laquelle l’ampli se trouve. Au lieu d’utiliser de la réverb artificielle, il est possible de placer le ou les micros reprenant l’ampli plus loin de façon à reprendre l’ambiance de la pièce mais, ce faisant, il peut arriver que soient repris des sons indésirables. Tout est affaire d’expérimentation…

Exemples de réverbérations de studio utilisée sur une guitare

Voici un court exemple sonore enregistré en plaçant un micro très près de la gamelle de mon Fender Champ. Aucune réverb n’a été appliquée et le son est très « sec » :

Audio MP3

Voici maintenant le même extrait avec un peu de réverb « room » simulant une petite pièce. J’ai utilisé pour cela le preset « LA Studio » du plugin Cubase Reverence.

Audio MP3

La différence est subtile mais la réverb donne plus de profondeur et de rondeur au son. Il s’agit du type de réverb que j’applique à certaines de mes vidéos Youtube. Subtilité est le maître mot lorsqu’une réverb est destiné à « renforcer » le son.

Et voici maintenant le même extrait avec une réverb beaucoup plus marquée, j’ai utilisé pour cela le preset de réverb à plaques 3 secondes du plugin Cubase Reverence.

Audio MP3

On remarque que l’on entend la réverb et que le son d’origine est modifié de façon conséquente. Dans ce cas, la réverb est utilisée plus comme un effet que comme un outil d’amélioration du son au sens strict.

Voici maintenant le même extrait dans un contexte d’arrangement complet, toute réverb a été supprimée :

Audio MP3

Encore une fois, le son est plutôt sec. En ajoutant plus ou moins de simulation de réverb à plaques sur chaque instrument, on obtient ce résultat plus spacieux :

Audio MP3

Bien sûr, cela reste affaire de gout, certains aiment leur son plus ou moins sec mais la réverb reste un effet de studio incontournable.

C’est tout pour la première partie. Nous allons voir dans la deuxième partie que la réverb est un effet indispensable pour certains styles guitaristiques, et je ferai une sélection de modèles de réverb prêts à rejoindre votre matos.

Livre: « Recording Tips for Engineer » par Tim Crich

Je viens de passer deux mois à enregistrer un mini-album sur mon bateau a Amsterdam en utilisant le matériel a ma disposition. Je ne me suis pas embarqué dans une telle aventure sans biscuits.

Ayant appris à mes dépens l’importance de « faire le son » a la source, je me suis donc procuré une copie de « Recording Tips for Engineer » de Tim Crich (dont il n’existe pas à ma connaissance de traduction française, malheureusement).

Dédié aux aspirants ingénieurs du son, ce livre vous apprendra à gérer une session d’enregistrement dans ses détails, petits et grands, de l’organisation de base aux placements des micros et à l’égalisation. Je l’ai également trouvé utile aux phases de mixage et mastering. La section dédiée aux vicissitudes du son numérique est également à noter car beaucoup de notions de base ne sont pas si évidentes.

Ecrit sous forme de listes à points, « Recording Tips for Engineers » se veut une référence plutôt qu’un livre à lire de A à Z. Cerise sur le gâteau, Tim Crich a travaillé avec des petits groupes comme les Rolling Stones et U2 et certains anecdotes amusantes et « rock’n roll » ponctuent l’ouvrage.

J’ai appris beaucoup pendant ces quelques semaines dédiées à l’enregistrement de morceaux personnels et vous ferai part de mes impressions dans plusieurs billets à venir.

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