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Effets

Pratique: comment booster son volume lors des solos en concert

Tous les guitaristes, ou presque, ont à gérer le problème de l’équilibre sonore entre les rythmiques et les solos.

Vous avez surement tous connu un moment d’effroi lorsqu’après un concert où vous avez joué les meilleurs solos de votre vie, on vous explique que le public n’a pu les entendre à cause d’un son trop faiblard.

MXR Micro Amp
Un booster abordable : le MXR Micro Amp

En 2010, on pourrait penser qu’il s’agit d’un problème trivial mais il n’en est rien. Et cela est du au fait que la modification du volume ou du gain d’un élément de votre chaine sonore peut avoir un effet indésirable sur votre son de guitare. A moins que vous ne soyez déjà une rock star et que votre ingénieur du son augmente le volume aux moments clés,  il existe un certains nombre de solutions pour gérer votre volume et je vais en faire la liste dans ce billet.

Utilisation du bouton de volume de votre guitare ou d’une pédale de volume

C’est la première solution qui vient à l’esprit. Après tout, votre guitare est pourvu d’un ou plusieurs boutons de volumes, pourquoi ne pas le ou les utiliser ? Le problème est que la réduction du volume au niveau de votre guitare signifie que le signal envoyé à vos effets et/ou votre ampli est lui-même réduit. Les pédales de distorsion/overdrive ainsi que votre ampli ne vont pas être capable de fournir autant de distorsion que si le bouton de volume est à ’10’ sur votre guitare. Cela peut être utile pour certains style. Les guitaristes de Blues Rock utilisent ce phénomène à leur avantage. En baissant le volume, ils récupèrent un son moins « sale » pour le travail rythmique et quand ils passent en solo, ils poussent le volume à 10 sur leur guitare ce qui fait travailler plus leurs pédales et amplis. Ce système était très courant dans les années 60/70, il suffit de regarder une vidéo d’un concert d’Hendrix pour voir qu’il manipulait constamment son bouton de volume (et la stratocaster est particulièrement efficace pour cela, bien plus que toutes les Gibson que j’ai pu essayer). Bien sûr, si vous jouez plutôt en son clair, pour les rythmiques comme pour les solos, c’est une excellent solution.

L’utilisation d’une pédale de volume en début de chaine, juste après votre guitare revient au même. La baisse de volume va entrainer une perte de gain et donc de taux d’overdrive/distorsion. L’avantage d’une pédale de volume est qu’elle peut être plus progressive que certains potentiomètres de guitare.

Utilisation d’un ampli à canaux multiples

Une autre solution est d’utiliser un ampli avec suffisamment de canaux pour en dédier certains à la rythmique et d’autres aux solos. Ces amplis sont en général plus onéreux que les classiques un ou deux canaux. Par exemple, les modèles les plus haut de gamme de la série JVM de Marshall comportent deux « master volumes » et sont programmables. Les années 90 ont vu la fabrication de nombre de modèles à trois canaux. Ils ne conviendront pas nécessairement à ceux d’entre vous qui ont besoin d’un canal rythmique très saturé en plus d’un canal « lead » tout aussi saturé. En effet, beaucoup de ces modèles offraient un canal clair, un canal crunch et canal haut gain.

Utilisation de deux pédales d’overdrive/distorsion

Il s’agit d’une solution très flexible: vous pouvez régler une pédale avec un volume « rythmique » et une deuxième avec un volume plus propice aux solos. En mode solo, vous pouvez avoir les deux pédales enclenchées simultanément pour plus de gain ou juste la pédale solo. Il peut s’avérer difficile de passer d’un son à l’autre mais avec des pédales types BOSS ou Ibanez il est en général possible d’en presser deux à la fois grâce à leurs larges interrupteurs. Combiner deux pédales de distorsion/overdrive fera l’objet d’un billet spécifique car il s’agit d’un vaste sujet mais je vous conseille d’expérimenter dans ce domaine. Certaines pédales récentes comportent un interrupteur de « boost » pour les solos, je pense en particulier à la Satchurator ou à la Ice 9 tout juste annoncée à la Musikmesse de Francfort. Ces pédales, conçues par VOX avec l’aide de Joe Satriani, comportent un interrupteur nommé « more » qui donne un supplément de volume pour les solos. Citons également la « Box of Rock » du petit fabricant ZVex qui comporte un interrupteur de boost.

Utilisation d’un multi-effet ou d’un modéliseur d’amplis

Ceux d’entre vous qui possèdent une de ces machines sophistiquées ont moins de problèmes. En effet, il est facile de programmer des patches rythmiques et des patches pour les solos. Il m’est arrivé plus d’une fois d’utiliser un Line 6 POD branché en direct dans la console pour des concerts. Cela fait hurler les puristes mais il faut avouer que le résultat n’est pas mal du tout et que cela est bien pratique.

Utilisation d’un « clean boost » ou d’une pédale de volume en bout de chaine

Si comme moi vous utilisez un certaines nombre de pédales branchées dans un ampli en son clair, la solution la plus facile pour passer d’un volume « rythmique » à un volume « solo » est d’utiliser une pédale de « clean boost » en bout de chaine. Je ne suis pas sûr qu’il existe une traduction française appropriée pour ce terme mais sachez qu’un « clean boost » prend le signal et en augmente le volume en l’altérant le moins possible. En gros, il s’agit du même son mais plus fort. J’utilise personnellement une BOSS LS-2 qui peut être bien plus que juste une pédale de clean boost. Elle vous permet également de passer d’une chaine d’effets à une autre, chacune d’entre elles disposant de son propre volume. Une pédale de clean boost abordable et qui semble très courue est la MXR Micro Amp dont j’ai entendu beaucoup de bien. Une alternative consiste à utiliser une pédale d’égalisation telle la BOSS GE-7 ou la MXR 10 band EQ. Celles-ci disposent d’un réglage de volume qui permet d’obtenir un boost appréciable. Une autre alternative consiste à utiliser une bonne vieille pédale de volume à la fin de la chaine d’effets. Gardez à l’esprit que votre ampli devra avoir assez de « réserve de son clair » car une pédale de boost le fera éventuellement distordre si cela n’est pas le cas (ce qui peut être un effet sympathique ceci dit).

BOSS LS-2
La BOSS LS-2 peut être utiliser comme "clean boost" ou pour gérer deux chaines d'effets chacune ayant leur volume propre

Si votre saturation principale provient de votre ampli, cette solution peut être plus difficile à mettre en œuvre. Cela dit, certains guitaristes placent une pédale de clean boost ou de volume dans la boucle d’effet de leur ampli (si celui-ci en est pourvu bien entendu). Dans ce cas, faites attention à l’impédance de votre boucle d’effet et celle de la pédale que vous y placez. La plupart des pédales ne poseront pas de problème mais certaines ne vont pas pouvoir prendre le niveau de la boucle. Il se peut également que votre boucle d’effet dispose d’un niveau réglable ce qui vous permettra de vous adapter à n’importe quel pédale.

Ce que j’apprécie particulièrement dans le fait de contrôler le volume en bout de chaine est qu’il est possible de passer d’une rythmique à un solo en son clair comme en saturé, la palette sonore s’en trouve augmentée.

Notez que les pédales de clean boost peuvent aussi  se placer en début de chaine, juste après votre guitare et dans ce cas l’effet dépendra beaucoup du taux de distortion que vous utilisez plus loin dans la chaine. En effet, plus vous aurez de distorsion après un clean boost moins celui-ci aura d’effet sur le volume mais plutôt sur le taux de distorsion (ceci s’explique par le fait qu’un signal distordu est en même temps compressé). Cela peut être un effet que vous recherchez, c’est un peu comme passer d’un canal « crunch » à un canal très saturé. Dans le cas où vous utiliseriez un taux modéré de distorsion, le clean boost va augmenter le volume en même temps que le taux de distorsion, tout est une question de style et de dosage.

Conclusion

Comme toujours, chaque solution est valable et va dépendre de ce que vous recherchez et de votre style. Et n’oubliez pas que le volume n’est pas tout. Le son adéquat pour « passer à travers le mix » est tout aussi important! J’ai également écrit un poste sur l’utilisation de compresseurs en bout de chaine ce qui peut être une piste intéressante quoique je ne la trouve pas aussi efficace que l’utilisation d’un « clean boost ».

BOSS effects 101 : les effets de base expliqués

Initiative intéressante de BOSS US, l’inénarrable et excellent Johnny DeMarco explique et démontre dans des vidéos à quoi servent les effets de base: overdrive, distorsion, chorus, flanger, etc. Cela se trouve ici : www.bossus.com/go/effects_101/ . Cette série est plutôt réservée aux débutants mais je pense que cela peut intéresser des guitaristes plus confirmés.

C’est en anglais mais les parties de démonstration n’ont pas besoin d’être traduites. Voici par exemple la vidéo narrant les qualités d’un effet d’overdrive:

Pratique: comment rendre son son de guitare plus présent en live

Nous, guitaristes, passons des jours, voire des semaines, à peaufiner LE SON dans nos intérieurs douillets. Mais, souvent, une fois que nous essayons d’utiliser ce son  en live ou en répète, c’est le drame: il est trop fouillis, disparait sous les autres instruments et le chanteur vous jète des tomates pourries.

Même si vous pensez ne pas être affecté par le dit problème, tachez d’y faire attention lors de votre prochaine répète ou prochain concert, vous vous apercevrez qu’il est possible d’améliorer votre son. J’évoque ici le live mais la plupart des conseils que je vais énoncer sont valables à l’enregistrement également. Cependant, dans ce cas, on peut souvent rattraper le coup au mixage alors qu’un concert n’est qu’un moment éphémère…

pedal stack
Trop d'effet tue l'effet

La première chose que nous faisons tous (à moins qu’il ne s’agisse que de moi mais j’en doute) quand notre guitare ne ressort pas assez d’un ensemble est de monter le volume. Et la particularité de l’animal guitaristique fait que seule une intervention extérieure lui fera remarquer que le dit volume fait se tordre de douleur les autres membres du groupe. En effet, monter le volume a ses limites et cela n’est pas toujours la solution miracle.

Voici quelques  autres changements que vous pouvez essayer d’apporter à votre palette sonore :

  1. Si vous utilisez beaucoup d’effets de spatialisation (reverb, delay), essayez de les réduire voire même de les couper, juste pour voir. Faites attention en particulier aux presets des multi-effets, ceux-ci sont en général exagérés pour paraitre plus flatteur quand on les essaye dans un magasin mais ne sont pas toujours utilisables en groupe.
  2. Si vous avez un réglage de médium sur votre ampli, modélisateur, pédale de disto, etc. essayer de l’augmenter. Avec la guitare seule, cela n’est peut-être pas aussi flatteur qu’un son creusé dans les médiums mais cela peut vous apporter un surplus de présence. En effet, c’est là que se trouve le « corps » d’un son de guitare. D’ailleurs, quelque chose me dit qu’une pédale d’overdrive comme la Tube Screamer est courue car, pourvue d’une bosse dans les médiums, elle « passe à travers » le mix.
  3. Baissez le gain: à part pour des styles nécessitant beaucoup de gain comme le death metal (spéciale dédicace à mes amis de Carcariass), il arrive souvent qu’utiliser moins de gain redonne de la dynamique et de l’expressivité. Cela nécessite de revoir un peu son jeu car certains plans seront plus difficiles à passer mais cela peut se révéler salvateur en terme de présence.
  4. Jouez moins : je sais, moi le premier, on aime bien en rajouter un peu, rock’n roll attitude et jeu derrière la tête mais il arrive parfois qu’un morceau soit mieux servi par plus de sobriété. Essayez également de placer votre guitare en fonction des autres instruments, écoutez vous les uns les autres (je ne prêche pas, j’explique). Si vous jouez avec un autre guitariste et/ou un clavier, essayez de jouer des parties bien distinctes et complémentaires, cela fera beaucoup pour la clarté de l’arrangement (écoutez les Rolling Stones, bon exemple de jeu à deux guitares).

Pratique: utilisation d’un compresseur lors de l’enregistrement

Les pédales de compression sont légion sur le marché et quasiment tous les multi-effets intègrent un effet de compression. Pour un guitariste, l’utilisation la plus commune d’un compresseur est au début de la chaine d’effets pour ajouter du sustain et de l’attaque à un son clair ou saturé. Les amateurs de « country music » sauront de quoi je parle.

Dynacomp
Mon compresseur MXR Dynacomp de 1995

Je trouve cependant qu’un compresseur peut aussi être utile lors d’enregistrements, en particulier si vous devez enregistrer en direct, en utilisant un modéliseur d’ampli ou un préampli, ou encore si vous ne pouvez vraiment pousser l’ampli que vous enregistrez. Après tout, les compresseurs n’ont pas été inventés pour les guitaristes mais font partie de la palette de traitements de tout bon studio d’enregistrement. Utilisés lors des phases d’enregistrement ou de mixage, leur champ d’application est très vaste : mise en avant d’une voix, lissage d’une ligne de basse, augmentation du sustain d’une prise de guitare, etc.

Il y a quelque temps, j’enregistrais en direct en utilisant le son clair de mon préampli Marshall JMP-1, avec mes pédales (overdrive, distorsion, délai, etc.) branchées en amont. Le son me semblait un peu « statique », sans vie. Je décidai, un peu pour voir, de brancher un compresseur BOSS CS-3 modifié (modification opto plus de Monte Allum) dans la boucle d’effet du JMP-1, c’est à dire en bout de chaine.

Cela peut paraitre contraire à toutes les règles étant donné qu’on conseille toujours à un guitaristes de brancher une pédale de compression en premier dans la chaine d’effets. Mais parfois, les règles sont faites pour être transgressées. Notez que les résultats varieront en fonction de la qualité de votre pédale de compression, j’ai essayé la même astuce avec un MXR Dynacomp et obtenu de bons résultats. Mon Dynacomp n’a rien d’extraordinaire, il s’agit d’un modèle de 1995, non modifié.

Quelque soit la pédale utilisée, j’ai trouvé le résultat plaisant, plus réaliste, avec plus de sustain et des harmoniques qui ressortent. Notez que la différence est subtile mais il me semble que l’utilisation d’un compresseur à la fin de la chaine reproduit en partie la compression naturelle d’un ampli à lampes qu’on pousse un peu.

J’ai enregistré quelques démonstrations sonores en utilisant ma Fender Stratocaster équipée de micros à réduction de bruit Kinman, une pédale de distorsion Pro Co RAT 2 et un delay BOSS DD-3, le tout branché dans un préampli Marshall JMP-1 connecté directement à la carte son de mon ordinateur (une EDIROL FA-66).

Voici le son sans compression :

Audio MP3

Cela n’est pas trop mal mais largement améliorable. Écoutez maintenant le même son de guitare bénéficiant de la compression d’un MXR Dynacomp placé dans la boucle d’effet du Marshall JMP-1. Le niveau de la boucle d’effet est réglé de telle façon que le son ne passe pas à travers le compresseur à 100% mais environ 80%:

Audio MP3

Je trouve le résultat plus « lisse », avec plus de sustain et d’harmoniques.

Et voici la même configuration avec la boucle d’effet réglée au maximum :

Audio MP3

Encore mieux, je trouve. Le Dynacomp était réglé de la façon suivante: output à 9h et sensitivity à 10h.

Et voici maintenant la même astuce avec un BOSS CS-3 (modifié par Monte Allum):

Audio MP3

Réglages du CS-3: Level à 3h, Tone à 10h, Attack à 10h et Sustain à 11h.

En conclusion, je vous conseille d’expérimenter avec un compresseur au bout de la chaine d’effets, vous pourriez avoir de bonnes surprises !

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