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Grands Classiques: la Big Muff

Question : qu’ont David Gilmour (Pink Floyd), Billy Corgan (Smashing Pumpkins) et Jack white (The White Stripes, The Raconteurs) en commun ?

The Big Muff Pi
La Big Muff Pi

Réponse : ils sont tous des utilisateurs forcenés de la « Big Muff » et la plupart de leurs enregistrements doivent beaucoup à son son distordu, sale et bien gras. Je vais démontrer le son de la Big Muff dans deux vidéos mais nous évoquerons tout d’abord brièvement l’histoire tourmentée de cette pédale de distorsion hors du commun.

Histoire de Muff

La Big Muff trouve son origine dans les années 70. On dit souvent que c’est une fuzz mais je pense pour ma part qu’il s’agit plutôt d’une pédale de distorsion car le son s’éloigne fortement des fuzz de l’époque. Il existe principalement deux versions de la Big Muff  sorties dans les années 70: La Big Muff « triangle » (car les boutons forment un triangle) et la Big Muff « ram’s head » (car il y a un bélier dessiné sur le boitier et bélier se dit « ram » en Anglais).

Electro-Harmonix, fabricant de la Big Muff, a du fermer ses portes en 1983 et Mike Matthews, son fondateur, s’en est allé fabriquer des Big Muff en Russie sous la marque Sovtek au début des années 90. Plus tard, Electro-Harmonix USA a été relancé et le fabricant propose maintenant une gamme plus qu’étendue de pédales en tout genre. Si vous cherchez une Big Muff neuve, tournez vous vers la Big Muff Pi ou la Little Big Muff qui dispose d’un boitier plus petit. Il y a beaucoup d’autres pédales Electro-Harmonix portant le nom « muff » (comme la metal muff) mais celles-ci s’éloignent du son Big Muff d’origine.

Les moustachus de la Big Muff pensent que les modèles actuels sont inférieurs sur le plan sonore aux modèles des années 70 voire mêmes aux modèles Sovtek. Ceci explique que l’on trouve nombre de clones de la Big Muff sur le marché comme la Ron Sound Hairpie, proche des modèles US des années 70 ou la Absolutely Analog Green Russian qui se propose, elle, de recréer le son des modèles Sovtek. La BYOC Beaver, quant à elle, est disponible en kit à monter soit-même (bonne chance pour l’obtenir en dehors des US) et semble rencontrer un succès non négligeable car s’approchant très près du son de la Big Muff des années 70.

Pour les plus anglophones d’entre vous voici deux sites incontournables : Gilmourish, tout d’abord, est consacré au son de David Gilmour et détaille les modèles utilisés selon les albums ou les tournées du Floyd tandis que ce site propose des schémas du circuit et des photos des différents modèles.

Comment obtenir ce gros son caractéristique

Vous devez savoir que la Big Muff est un animal difficile à dompter. Si vous en essayez une, vous allez peut-être trouver le son déplaisant, façon « nid d’abeilles ». Sachez qu’en plus d’un bon ampli, il est nécessaire de jouer assez fort pour tirer la quintessence de la Big Muff. N’espérez pas obtenir un gros son bien chaud à bas volume mais tout n’est pas perdu comme vous le verrez plus loin.

Utilisé avec des micros double-bobinage, le son de la Big Muff vous transporte immédiatement vers le monde du gros riff rock’n roll bien baveux. Pour cette vidéo j’utilise ma Gibson SG 61 Reissue et la Muff branchée en direct dans mon Fender Champ 5W tout lampes repris par un Shure SM-57 (un peu de réverb fût ajoutée dans Cubase). Les réglages de la Big Muff étaient les suivants : VOLUME à 10h, TONE à 10h et SUSTAIN à 11h.

Un des gros avantages de la Big Muff est qu’elle se marie très bien avec d’autres pédales. Par exemple, un compresseur placé avant permet de « lisser » le son tandis qu’une bonne pédale d’overdrive placée après peut enlever le côté peu « nid d’abeilles » de la pédale ce qui peut être très utile, surtout à bas volume. Ces quelques trucs, utilisés en conjonction avec une guitare équipée de simple bobinage et un bon delay peuvent vous envoyer au nirvana du son solo à la sauce Gilmour. Voici une vidéo où j’essaye de démontrer ces différentes combinaisons avec ma bonne vieille Stratocaster:

Au cas ou vous vous poseriez la question, la Big Muff utilisée dans ces vidéos est une Big Muff Pi standard, pas un clone. La Stratocaster est une Custom Shop American Classics Stratocaster équipée de micros Kinman Avn Blues.

Les réglages étaient les suivants :

  • 1974 Fender Silverface Champ (BASS à 10, Treble à 2.5, Volume à 3)
  • Big Muff settings: VOLUME à 10h, TONE à 10h et SUSTAIN à 11h
  • BB Preamp Settings: GAIN à 8h, VOLUME à 1h, TREBLE à 12h, BASS à 2h
  • Dynacomp settings: OUTPUT à 10h, SENSITIVITY à 10h.
  • DD-3 Settings: LEVEL à 10h, FEEDBACK à 12h, TIME à 2h et MODE à 800ms
References

La Proco RAT 2 (ou comment avoir un gros son avec votre strat/tele)

Je voudrais commencer cette série dédiée aux grands classiques des pédales d’effet avec un modèle que j’ai découvert relativement récemment (il y a deux ans) après avoir essayé et/ou possédé un nombre incalculable de pédales de distorsion/overdrive: La Proco RAT 2 (lien en anglais).

Proco Rat 2

La RAT 2 est la descendante directe de la RAT. La RAT est une pédale de distorsion dont le premier modèle est sorti à la fin des années 70. Elle a été utilisée entre autres par Jeff Beck et reste la pédale de choix d’un certains nombre de guitaristes.

Le modèle que je possède a un numéro de série inférieure à 300000 ce qui est apparemment un gage de qualité. En effet, d’après Robert Keeley (un des plus grands « moddeurs » de pédales), la qualité a baissé sérieusement il y a deux ans environ. Ne pouvant comparer mon modèle avec un modèle plus récent, je ne m’étendrai pas sur le sujet mais si vous achetez une RAT 2 d’occasion, pensez à regarder le numéro de série sous la pédale.

La RAT 2 est une pédale relativement polyvalente, capable d’aller d’un léger crunch vers une grosse distorsion limite fuzz à mesure que l’on augmente le gain. Si vous êtes uniquement intéressé par une légère overdrive, il est peut-être plus judicieux de se tourner vers un des nombreux modèles d’overdrive disponibles sur le marché mais si vous voulez quelque chose avec plus de gain pour un prix raisonnable, la RAT 2 est assez unique. Le bouton « filter » est très efficace également. Il fonctionne à l’inverse de la plupart des autres pédales en coupant les aigus à mesure que vous le tournez dans le sens des aiguilles d’une montre. Une simple variation de ce bouton permet d’obtenir des sons radicalement différents. Enfin, le bouton de volume permet d’obtenir un boost sympathique quoique moyen en terme d’intensité. Le site Gilmourish a un excellent article (en Anglais) expliquant pourquoi la RAT 2 est un bon premier choix en terme de distorsion.

Là où je la trouve vraiment efficace, c’est qu’elle permet d’obtenir des gros sons non seulement avec des double bobinages mais aussi avec des simples ce qui n’est pas le cas de la plupart des distos que j’ai pu essayer. J’ai enregistré deux vidéos en utilisant une Telecaster pour montrer le genre de gros son que l’on peut obtenir.

Dans ces vidéos, les réglages de la RAT 2 sont: gain à 2h, filter à 3h et volume à 2h.

Je commence par un démo avec ma Telecaster de 1978 (micros d’origine) à travers un Fender Champ (seulement 5 Watts!) de 1974 à lampes repris par un shure SM-57 branché dans un enregistreur Boss Micro-BR. J’utilise une réverb (Boss RV-3) après la RAT. Au milieu de la vidéo, j’enclenche un délai BOSS DD-3 qui se trouvent entre la RAT 2 et la réverb dans la chaîne :

Dans cette deuxième vidéo, la même guitare et même chaine d’effets à travers un préampli Marshall JMP-1 réglé en son clair (canal « clean 1 », gain à 9) et branché directement dans l’enregistreur, un Boss Micro-BR.

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