Pratique: comment rendre son son de guitare plus présent en live

Nous, guitaristes, passons des jours, voire des semaines, à peaufiner LE SON dans nos intérieurs douillets. Mais, souvent, une fois que nous essayons d’utiliser ce son  en live ou en répète, c’est le drame: il est trop fouillis, disparait sous les autres instruments et le chanteur vous jète des tomates pourries.

Même si vous pensez ne pas être affecté par le dit problème, tachez d’y faire attention lors de votre prochaine répète ou prochain concert, vous vous apercevrez qu’il est possible d’améliorer votre son. J’évoque ici le live mais la plupart des conseils que je vais énoncer sont valables à l’enregistrement également. Cependant, dans ce cas, on peut souvent rattraper le coup au mixage alors qu’un concert n’est qu’un moment éphémère…

pedal stack
Trop d'effet tue l'effet

La première chose que nous faisons tous (à moins qu’il ne s’agisse que de moi mais j’en doute) quand notre guitare ne ressort pas assez d’un ensemble est de monter le volume. Et la particularité de l’animal guitaristique fait que seule une intervention extérieure lui fera remarquer que le dit volume fait se tordre de douleur les autres membres du groupe. En effet, monter le volume a ses limites et cela n’est pas toujours la solution miracle.

Voici quelques  autres changements que vous pouvez essayer d’apporter à votre palette sonore :

  1. Si vous utilisez beaucoup d’effets de spatialisation (reverb, delay), essayez de les réduire voire même de les couper, juste pour voir. Faites attention en particulier aux presets des multi-effets, ceux-ci sont en général exagérés pour paraitre plus flatteur quand on les essaye dans un magasin mais ne sont pas toujours utilisables en groupe.
  2. Si vous avez un réglage de médium sur votre ampli, modélisateur, pédale de disto, etc. essayer de l’augmenter. Avec la guitare seule, cela n’est peut-être pas aussi flatteur qu’un son creusé dans les médiums mais cela peut vous apporter un surplus de présence. En effet, c’est là que se trouve le « corps » d’un son de guitare. D’ailleurs, quelque chose me dit qu’une pédale d’overdrive comme la Tube Screamer est courue car, pourvue d’une bosse dans les médiums, elle « passe à travers » le mix.
  3. Baissez le gain: à part pour des styles nécessitant beaucoup de gain comme le death metal (spéciale dédicace à mes amis de Carcariass), il arrive souvent qu’utiliser moins de gain redonne de la dynamique et de l’expressivité. Cela nécessite de revoir un peu son jeu car certains plans seront plus difficiles à passer mais cela peut se révéler salvateur en terme de présence.
  4. Jouez moins : je sais, moi le premier, on aime bien en rajouter un peu, rock’n roll attitude et jeu derrière la tête mais il arrive parfois qu’un morceau soit mieux servi par plus de sobriété. Essayez également de placer votre guitare en fonction des autres instruments, écoutez vous les uns les autres (je ne prêche pas, j’explique). Si vous jouez avec un autre guitariste et/ou un clavier, essayez de jouer des parties bien distinctes et complémentaires, cela fera beaucoup pour la clarté de l’arrangement (écoutez les Rolling Stones, bon exemple de jeu à deux guitares).

Pratique: utilisation d’un compresseur lors de l’enregistrement

Les pédales de compression sont légion sur le marché et quasiment tous les multi-effets intègrent un effet de compression. Pour un guitariste, l’utilisation la plus commune d’un compresseur est au début de la chaine d’effets pour ajouter du sustain et de l’attaque à un son clair ou saturé. Les amateurs de « country music » sauront de quoi je parle.

Dynacomp
Mon compresseur MXR Dynacomp de 1995

Je trouve cependant qu’un compresseur peut aussi être utile lors d’enregistrements, en particulier si vous devez enregistrer en direct, en utilisant un modéliseur d’ampli ou un préampli, ou encore si vous ne pouvez vraiment pousser l’ampli que vous enregistrez. Après tout, les compresseurs n’ont pas été inventés pour les guitaristes mais font partie de la palette de traitements de tout bon studio d’enregistrement. Utilisés lors des phases d’enregistrement ou de mixage, leur champ d’application est très vaste : mise en avant d’une voix, lissage d’une ligne de basse, augmentation du sustain d’une prise de guitare, etc.

Il y a quelque temps, j’enregistrais en direct en utilisant le son clair de mon préampli Marshall JMP-1, avec mes pédales (overdrive, distorsion, délai, etc.) branchées en amont. Le son me semblait un peu « statique », sans vie. Je décidai, un peu pour voir, de brancher un compresseur BOSS CS-3 modifié (modification opto plus de Monte Allum) dans la boucle d’effet du JMP-1, c’est à dire en bout de chaine.

Cela peut paraitre contraire à toutes les règles étant donné qu’on conseille toujours à un guitaristes de brancher une pédale de compression en premier dans la chaine d’effets. Mais parfois, les règles sont faites pour être transgressées. Notez que les résultats varieront en fonction de la qualité de votre pédale de compression, j’ai essayé la même astuce avec un MXR Dynacomp et obtenu de bons résultats. Mon Dynacomp n’a rien d’extraordinaire, il s’agit d’un modèle de 1995, non modifié.

Quelque soit la pédale utilisée, j’ai trouvé le résultat plaisant, plus réaliste, avec plus de sustain et des harmoniques qui ressortent. Notez que la différence est subtile mais il me semble que l’utilisation d’un compresseur à la fin de la chaine reproduit en partie la compression naturelle d’un ampli à lampes qu’on pousse un peu.

J’ai enregistré quelques démonstrations sonores en utilisant ma Fender Stratocaster équipée de micros à réduction de bruit Kinman, une pédale de distorsion Pro Co RAT 2 et un delay BOSS DD-3, le tout branché dans un préampli Marshall JMP-1 connecté directement à la carte son de mon ordinateur (une EDIROL FA-66).

Voici le son sans compression :

Audio MP3

Cela n’est pas trop mal mais largement améliorable. Écoutez maintenant le même son de guitare bénéficiant de la compression d’un MXR Dynacomp placé dans la boucle d’effet du Marshall JMP-1. Le niveau de la boucle d’effet est réglé de telle façon que le son ne passe pas à travers le compresseur à 100% mais environ 80%:

Audio MP3

Je trouve le résultat plus « lisse », avec plus de sustain et d’harmoniques.

Et voici la même configuration avec la boucle d’effet réglée au maximum :

Audio MP3

Encore mieux, je trouve. Le Dynacomp était réglé de la façon suivante: output à 9h et sensitivity à 10h.

Et voici maintenant la même astuce avec un BOSS CS-3 (modifié par Monte Allum):

Audio MP3

Réglages du CS-3: Level à 3h, Tone à 10h, Attack à 10h et Sustain à 11h.

En conclusion, je vous conseille d’expérimenter avec un compresseur au bout de la chaine d’effets, vous pourriez avoir de bonnes surprises !

Ellis Stompbox

Je suis tombé par hasard sur cette invention australienne en surfant sur le site de Palm Guitars, un magasin d’instruments rares d’Amsterdam.

La « Ellis Stompbox » est une boite en bois avec un micro à l’intérieur et une sortie jack pour la connecter sur une sono ou un ampli de basse. L’idée est de transformer votre pied en un puissant instrument de percussion.

Ellis Stompbox
courtesy of www.ellisguitars.com - cliquez sur l'image pour vous rendre sur le site d'Ellis Guitars

Cette « boombox » a été adoptée par nombre de guitaristes acoustiques mais aussi par d’autres instrumentistes. Voici par exemple une vidéo du pianiste Jamie Cullum en train d’utiliser une Ellis Stompbox:

Le site d’Ellis Guitars regorgent de vidéos et il est possible d’y acheter votre exemplaire dans le bois de votre choix (239 dollars australiens sans le port soit environ 150/160 Euros au cours du change actuel).

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