Nous, guitaristes, passons des jours, voire des semaines, à peaufiner LE SON dans nos intérieurs douillets. Mais, souvent, une fois que nous essayons d’utiliser ce son en live ou en répète, c’est le drame: il est trop fouillis, disparait sous les autres instruments et le chanteur vous jète des tomates pourries.
Même si vous pensez ne pas être affecté par le dit problème, tachez d’y faire attention lors de votre prochaine répète ou prochain concert, vous vous apercevrez qu’il est possible d’améliorer votre son. J’évoque ici le live mais la plupart des conseils que je vais énoncer sont valables à l’enregistrement également. Cependant, dans ce cas, on peut souvent rattraper le coup au mixage alors qu’un concert n’est qu’un moment éphémère…
La première chose que nous faisons tous (à moins qu’il ne s’agisse que de moi mais j’en doute) quand notre guitare ne ressort pas assez d’un ensemble est de monter le volume. Et la particularité de l’animal guitaristique fait que seule une intervention extérieure lui fera remarquer que le dit volume fait se tordre de douleur les autres membres du groupe. En effet, monter le volume a ses limites et cela n’est pas toujours la solution miracle.
Voici quelques autres changements que vous pouvez essayer d’apporter à votre palette sonore :
- Si vous utilisez beaucoup d’effets de spatialisation (reverb, delay), essayez de les réduire voire même de les couper, juste pour voir. Faites attention en particulier aux presets des multi-effets, ceux-ci sont en général exagérés pour paraitre plus flatteur quand on les essaye dans un magasin mais ne sont pas toujours utilisables en groupe.
- Si vous avez un réglage de médium sur votre ampli, modélisateur, pédale de disto, etc. essayer de l’augmenter. Avec la guitare seule, cela n’est peut-être pas aussi flatteur qu’un son creusé dans les médiums mais cela peut vous apporter un surplus de présence. En effet, c’est là que se trouve le « corps » d’un son de guitare. D’ailleurs, quelque chose me dit qu’une pédale d’overdrive comme la Tube Screamer est courue car, pourvue d’une bosse dans les médiums, elle « passe à travers » le mix.
- Baissez le gain: à part pour des styles nécessitant beaucoup de gain comme le death metal (spéciale dédicace à mes amis de Carcariass), il arrive souvent qu’utiliser moins de gain redonne de la dynamique et de l’expressivité. Cela nécessite de revoir un peu son jeu car certains plans seront plus difficiles à passer mais cela peut se révéler salvateur en terme de présence.
- Jouez moins : je sais, moi le premier, on aime bien en rajouter un peu, rock’n roll attitude et jeu derrière la tête mais il arrive parfois qu’un morceau soit mieux servi par plus de sobriété. Essayez également de placer votre guitare en fonction des autres instruments, écoutez vous les uns les autres (je ne prêche pas, j’explique). Si vous jouez avec un autre guitariste et/ou un clavier, essayez de jouer des parties bien distinctes et complémentaires, cela fera beaucoup pour la clarté de l’arrangement (écoutez les Rolling Stones, bon exemple de jeu à deux guitares).