Les sons du mois et le podcast de BOSS US

BOSS US propose de nombreuses informations pratiques en matière de son de guitare. Tout d’abord, les « sons du mois » sont concoctés pas Paul Hanson. Il montre comment reproduire le son ou les sons de guitare d’une chanson connue en utilisant quelques pédales BOSS. C’est très cool et très visuel, je vous engage à cliquer sur l’image pour vous rendre à l’index :

Boss tone index

Le même Paul Hanson anime depuis quelques années déjà un podcast qui parait environ tous les deux mois. Il vous faudra un très bon niveau d’anglais pour suivre mais il y a beaucoup d’informations intéressantes à glaner, la plupart des guitaristes et bassistes interrogés étant des musiciens de studio chevronnés.

La pédale de distorsion Marshall Shredmaster

Au début des années 90, en 93 plus exactement, je jouais déjà depuis quelques années et décidai de dépensant l’argent d’un job d’été pour acquérir un splendide Vox AC-30 vintage. C’est un ampli d’enfer mais ayant un seul canal et ne comportant pas de master volume, la seule façon d’obtenir un bon gros overdrive est de le mettre à fond. Et un AC-30 à fond, croyez moi, c’est plutôt fort (euphémisme).

Je décidai donc de trouver une pédale de distorsion pour complémenter mon ampli. A l’époque, avant l’internet, dans une ville de taille moyenne de l’est de la France, il n’y avait pas le choix démesuré que l’on peut avoir maintenant. Je me rendis au magasin de guitares local où le vendeur me dit: « tu devrais essayer une des nouvelles pédales Marshall, c’est plutôt sympa pour obtenir un son Marshall branché dans un ampli réglé en son clair ». J’achetai donc une Shredmaster flambant neuve et elle a été ma principale distorsion pendant près de 10 ans.

Marshall Shredmaster
Ma Shredmaster fait ses 17 ans

La Shredmaster n’était pas le premier coup d’essai de Marshall. En effet, dans les années 80, la pédale de distosion « guv’nor » avait fait le bonheur de beaucoup de guitaristes de rock. Au début des années 90, Marshall décida de remplacer la guv’nor par un trio de pédales, chacune étant dédiée à un public particulier: la Bluesbreaker, la Drivemaster et la Shredmaster.

La Bluesbreaker est une overdrive assez légère, la Drivemaster était supposée sonner comme un JCM-800 (classic rock quand tu nous tiens) et la Shredmaster était la pédale à plus haut gain des trois. De nos jours, le niveau de gain de la Shredmaster ferait sourire en comparaison des nombreuses pedales « métal » du marché, à commencer par la Marshall Jackhammer qui est la remplaçante « spirituelle » de la Shredmaster, mais à l’époque elle offrait beaucoup de gain. Comme son nom l’indique, la Shredmaster visait plutôt les guitaristes adeptes du « shredding », animaux le plus souvent à poils longs et dont le but dans la vie est de jouer des triolets à un tempo de 450Bpm. Contre toute attente, les guitaristes les plus célèbres ayant adopté la Shredmaster ne sont pas des « shreddeurs » mais des adeptes d’un rock plutôt planant, j’ai nommé Jonny Greenwood et Thom Yorke de Radiohead. Et d’ailleurs, quand la rumeur a commencé à colporter leurs noms au sujet de la Shredmaster, le cours de cette pédale sur le marché de l’occasion s’est envolé.

La Shredmaster a ses fans mais aussi ses détracteurs. Nombres de guitaristes l’ayant essayé pensent que sa réputation est exagérée. Je pense pour ma part que c’était la première pédales à proposer un son Marshall aussi authentique. Bien réglée dans un bon ampli à lampes, elle est capable de prouesses. Au risque de me répéter, son niveau de gain n’est pas énormissime ce qui peut décevoir ceux qui s’attendent à un modèle « death metal » quoiqu’avec la bonne guitare et/ou un boost, il est possible d’obtenir des gros sons. Cela étant dit, le niveau de gain va de blues à métal tendance années 80 en passant par toutes les couleurs du rock. De plus l’égalisation est plutôt efficace et propose trois réglages: basses, aigus et « contour » qui sert à creuser les médiums en quelque sorte. Ce trio est complété par un bouton de gain et un bouton de volume. Le gain devient vraiment efficace à plus de la moitié, à tel point que je me demande à quoi la première moitié peut servir. Enfin, le volume permet de booster le signal dans des proportions plus que raisonnables.

J’ai enregistré plusieurs vidéos pour lesquelles j’ai branché ma bonne vieille Shredmaster dans un ampli à lampes 5 watts Fender Silverface Champ. C’est un ampli assez brillant donc les réglages étaient les suivants:

  • sur l’ampli: Volume 2.5, Bass 10, Treble 2
  • sur la Shredmaster: Gain 3 heures, bass 1 heure, contour 8 heures (minimum), treble 9 heures, volume 2 heures

La Shredmaster était branchée en direct sur le Champ et le tout est repris par un micro Shure SM-57. J’ai ajouté de la réverb avec Cubase 5 et le preset « Plate 3s » de son plug-in « Reverence ».

Avec une Gibson SG 61 Reissue, voilà le résultat :

Et avec une Telecaster de 1978 équipée des micros d’origine :

Et enfin une démo plus « rock » avec la Gibson SG 61 reissue :

Vous me pardonnerez pour les imperfections car j’ai improvisé lourdement lors des enregsitrements.

La Shredmaster n’est malheureusement plus fabriquées donc il vous faudra vous tourner vers le marché de l’occasion pour en trouver une. Il existe également un clone au prix raisonnable nommé Hellrazor et fabriqué par une petite société nommée Pure Analog Effects. Une rumeur court à propos de la Jekyll and Hyde de Visual Sound, d’aucuns prétendent que son canal distorsion est très inspiré par la Shredmaster. A l’écoute des démo, je trouve qu;il y a tout de même une grosse différence (la Jekyll and Hyde me semble avoir plus de gain) mais je n’ai jamais pu comparer avec une vraie Shredmaster.

En tout état de cause, si vous vous décidez à trouver une Shredmaster d’occasion ou d’acheter un clone, je ne pense pas que vous le regretterez !

2 ans avec le Boss Micro-BR Chapitre 2

Dans la première partie de cette série de posts consacrés au Boss Micro-BR, j’ai présenté les fonctionnalités d’enregistrement et de « bouncing » de cet enregistreur miniature. Je vais maintenant vous entretenir du mastering et du côté « pratique de l’instrument » de cette petite machine pleine de ressources.

Addendum à la partie « Enregistrement »

Dans mon post précédent sur le même sujet, j’ai oublié, honte à moi, de mentionner la possibilité de faire du punch in/punch out avec le Micro-BR. Entendez pas là qu’il est possible de pré-programmer le Micro-BR pour qu’il entre en mode « enregistrement » à un moment donné du morceau et qu’il en sorte à un autre moment de votre choix. Bref de « puncher » (rien à voir avec une boisson à base de rhum). Mettons que vous venez d’enregistrer un solo de 20 minutes et qu’il est parfait à part pendant 10 secondes en plein milieu. Vous pouvez instruire le Micro-BR pour qu’il enregistre (punch in) au début de ces dix secondes et qu’il stoppe automatiquement l’enregistrement à la fin de ces 10 secondes. Cela permet de remplacer facilement une petite partie d’un enregistrement qui est pour le reste réussi.

Mastering

Le mastering est la phase finale de la production d’un morceau. Il prend place après le mixage et le Micro-BR bénéficie d’un mode dédié. Il permet de finaliser le son, l’égalisation ainsi que le volume du mixage final. Pour cela, le multi-effet intégré devient « processeur de mastering ». Il comporte les traitements suivant: gain d’entrée, compresseur, égaliseur, limiteur et gain de sortie. Le compresseur a trois bandes ce qui est excellent pour une machine somme toute d’entrée de gamme. Il est possible de choisir la fréquences de ces trois bandes au niveau du gain d’entrée (ce qui n’est pas très intuitif à priori). Le ratio de compression, le seuil et les taux d’attaque/release sont paramétrables pour chaque bande: basses, médiums, aigus. Ensuite, l’égaliseur a aussi trois bandes fixes. Chacune d’entre elles peut être boostée de 6 dB ou réduite de 80(!).

Micro-BR mastering

Le limiteur permet d’éviter la distorsion en sortie et a pour sa part un seuil et des taux d’attaque/release réglables. Enfin le gain d’entrée  va booster le signal avant qu’il soit traité tandis que le gain de sortie va le booster post-traitement. Dans l’ensemble, cela permet d’effectuer des changements assez drastiques. Le mode mastering est particulièrement efficace pour booster le volume d’un morceau. je ne vais pas rentrer dans le débat du taux de compression actuellement utilisé dans les enregistrements commerciaux mais sachez qu’il est possible de booster fortement le signal. Le résultat de cette phase de mastering peut être enregistré sur deux pistes virtuelles (voir première partie) à la suite de quoi le Micro-BR vous demandera automatiquement si vous désirez exporter le résultat au format MP3 (128 et 192 Kbps) ou Wave. Si vous répondez par oui, après un certain temps de calcul, le fichier sera disponible et transférable sur votre ordinateur favori par le truchement du port USB du Micro-BR.

Et maintenant, un petit exemple d’un mix avant et après mastering.

Tout d’abord AVANT mastering:

Audio MP3

Et maintenant APRÈS mastering, j’ai réduit un peu les mediums, compressé l’ensemble et modérément boosté le volume :

Audio MP3

Vous pouvez cliquer sur les différents boutons « lecture » pendant que le morceau joue pour comparer.

Notez que le mastering est un art et il faut beaucoup d’essais avant de parvenir à un résultat final satisfaisant, voilà qui est dit.

MP3 Trainer

Sous l’appellation « MP3 Trainer » (Entraineur MP3) se cache un des attraits majeurs du Micro-BR. Via le port USB sus-cité, vous pouvez transférer vos morceaux favoris au format MP3 vers l’enregistreur pour vous entrainer à jouer dessus. Notez que le Micro-BR a tendance à être un peu difficile avec le format exact et je me retrouve souvent à devoir convertir mes MP3 en qualité 128 Kbps pour qu’ils soient reconnus. Là ou cela devient intéressant est qu’il est possible de ralentir la vitesse des morceaux sans en altérer la hauteur, pratique pour travailler un solo difficile ! Comme toujours avec le time-stretching, plus vous vous éloignez de la vitesse originale, moins le morceau ressemble à quelque chose mais cela reste néanmoins très très pratique. Il est également possible de « supprimer le centre » ce qui a en général pour effet de supprimer ou plutôt de fortement réduire la présence de la voix ou des instruments « solo » dans les MP3 avec lesquels vous pratiquez. Là encore, cela n’a pas toujours des résultats miraculeux mais ne crachons pas dans la soupe.

Micro-BR MP3 Trainer
Le Micro-BR en mode "MP3 Trainer". La mention 100% signifie que le morceau est joué à sa vitesse originale
Import/Export

Nous avons vu plus haut qu’en mode mastering, il est possible d’exporter un morceau après mixage et mastering (un produit fini en quelque sorte). Sachez qu’il est également possible d’exporter des pistes individuelles toujours aux formats MP3 et Wave. Inversement, il est possible d’importer un fichier Wave ou MP3 vers une piste. Pour copier des fichiers dans un sens comme dans l’autre, rien de plus simple, connectez votre ordinateur via un câble USB au Micro-BR et ce dernier apparaitra comme un disque USB. Dans le cas de l’import, il est facile de choisir à quel endroit de la piste le fichier sera importé.

Lisez le manuel et utilisez l’accordeur Intégré

Le Micro-BR est un concentré de technologie(s) et de fonctionnalités et je vous engage à lire le manuel, pas comme moi, car il contient beaucoup d’astuces. Il y a également une communauté assez active sur le net. Pour les plus anglophones d’entre vous allez faire un tour sur les forums de bossbr.net, il y a une mine d’informations. Pour être tout à fait complet, je ne peux pas passer sous silence la présence d’un excellent accordeur chromatique intégré. Vous n’avez plus d’excuse pour enregistrer sans être accordé!

Conclusion et souhaits pour la version 2

Je dois dire qu’après deux ans d’utilisation non stop du Micro-BR, je trouve qu’il fait beaucoup pour un prix raisonnable et que dans l’ensemble, il sonne bien. Puisque rien n’est parfait en ce bas monde, il y a un certains nombres de choses que j’aimerais voir améliorées dans une hypothétique version 2 : temps de chargement plus courts, bug du tempo (voir première partie) résolu, un jack de taille normal pour l’entrée ligne/micro externe, une fonction de solo/mute par piste, la possibilité d’exporter toutes les pistes dans des fichiers différents en une passe et un pitch shifter/octaveur. Allez Msieur Boss, un petit effort !

Fabricant d’effets boutique : Retroman

Je ferai figurer régulièrement sur ce blog des petits fabricants d’effets et je voudrais commencer par Retroman, que j’ai trouvé au détour du web dans ma quête pour un clone d’Univibe de petite taille.

Retroman Uber Vibe
Photo courtesy of Retroman

Les pédales Retroman sont fabriquées sur commande aux États-Unis et une gamme complète est maintenant disponible :

Les exemples sonores parlent d’eux-mêmes, jetez une oreille : uber vibe, lola, sybil. Le site est en anglais mais n’oubliez pas de faire un tour sur le catalogue.

Retroman livrent ses pédales dans le monde entier et les prix sont comparables aux autres petits fabricants, comptez entre 165 et 300 $US. Enfin, notez que le temps de livraison se situe actuellement entre 6 et 8 semaines.

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