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Foire aux Questions sur les Effets

Comment utiliser les effets de modulation, deuxième partie : le Flanger

Dans la première partie de cette série de billets dédiés aux effets de modulation, j’ai évoqué le phaser. Dans cette deuxième partie, je vais vous entretenir du Flanger, ou Flanging, effet que nous entendons dans nos enregistrements préférés depuis les années 60. Nous allons voir l’utilité de cet effet pour nous, guitaristes, et dans quels styles il est plus souvent employé.

Comme d’habitude, je vous ai préparé quelques vidéos pour lesquelles j’ai concocté quelques réglages goûteux pour mon bon vieux Boss BF-2.

Le Boss BF-2 n'est plus fabriqué mais reste est un Flanger classique - Photo par Pia jane Bijkerk
D’où vient le Flanger ?

L’effet de Flanging trouve son origine dans les expérimentations de studio des années 60, en particulier en Angleterre. Pour le générer, on enregistrait puis jouait le même morceau en utilisant deux magnétophones simultanément. Un troisième magnétophone enregistrait le résultat. Puisque deux magnétophones analogiques sont toujours un peu désynchronisés, le fait de lire le même morceau sur deux d’entre eux créait un effet de phasing.

Mais certains ingénieurs du son de l’époque poussèrent l’expérimentation un peu plus loin en pressant sur le bord du cylindre d’entraînement de la bande (appelé flange en anglais) de façon à ralentir la lecture de l’un des magnétophones. Le décalage entre les deux magnétophones devint ainsi plus prononcé et ressemblait au son d’un avion à réaction qui décolle. Cet effet fût nommé Flange en référence à la partie du magnétophone qui était utilisé pour le créer.

Il fût d’abord utilisé sur des mixes entiers plutôt que sur des instruments séparés. Le premier exemple de Flanging stéréo de l’histoire se trouve à la fin de « Bold as Love » de Jimi Hendrix.

Les progrès de l’électronique permirent de se passer d’encombrants magnétophones pour recréer cet effet : les pédales Flanger étaient nées. Le truc utilisé pour générer l’effet est d’utiliser un delay très court associé à un oscillateur qui varie légèrement le temps de delay pour créer une oscillation. D’ailleurs, vous pouvez faire l’expérience de régler votre pédale de delay avec un temps de delay très court (1 ms), vous verrez que ça sonne un peu comme un flanger quoiqu’il manque l’oscillateur.

Réglages courants

La plupart des Flanger comportent au moins deux réglages : Depth et Rate (ou Speed). Depth règle l’intensité de l’effet tandis que Rate (ou Speed) règle la vitesse d’oscillation.

Le Boss BF-2 que j’ai utilisé pour produire les vidéos de démonstration plus bas est plus complexe et comportent deux autre réglages en plus de Depth and Rate : il s’agit de Manual and Res.

Res est un réglage de résonance qui peut aussi être appelé Regen ou Feedback selon les modèles. Il permet de ré-injecter le signal déjà « flangé » dans le circuit de façon à encore augmenter l’intensité de l’effet. Le réglage « Manual » est propre au BF-2 et il semblerait qu’il permette de régler le temps de délai.

Un petit conseil concernant les pédales comportant beaucoup de réglages: commencez par mettre tous les boutons à la moitié et ajustez ensuite.

Flanger et son clair

Les pédales de Flamging ne sont devenus courantes qu’à la fin des années 70 et il faut reconnaître que les guitaristes de rock en devinrent les principaux utilisateurs. Avant de vous montrer comment il peut grossir votre son saturé, je vais évoquer le cas de son utilisation en son clair.

Si vous êtes de la même génération que moi, un son clair avec Flanger va vous transporter directement au début des années 80. En effet, les groupes « new wave » comme « The Cure » ou plus pop comme « The Police » étaient très friands d’effets de modulation tels que Chorus et Flanger pour donner un côté éthéré à leurs accords et arpèges comme je le démontre dans cette vidéo. Les vitesses d’oscillation rapides comme lentes sont intéressantes. Notez également que le Flanger peut s’avérer utile pour les plans Funk :

Matos utilisé pour la vidéo: Fender American Classics Stratocaster équipée de micros Kinman AVn Blues à réduction de bruit, ampli Fender Champ de 1974 (Volume à 2, Basse à 10 et Treble à 2.5).

Pour finir sur l’utilisation du Flanger en son clair, je vous conseille également de vous référer à un des tous premiers billets de ce blog qui était consacré au son de Robert Smith de The Cure. J’avais à cette occasion enregistré cette petite interprétation de l’intro et du solo de « A Forest »:

Audio MP3

Flanger et distorsion : avant ou après la distorsion ?

Eddie Van Halen est connu pour son utilisation du phaser surtout sur les premiers albums du groupe mais il fût un peu plus tard très friand de son Flanger MXR.  « Unchained » est un exemple de morceau ou le Flanger magnifie les gros riffs.

Brian May, des Queen, est également connu pour son amour des effets de modulation, écoutez « Keep Yourself Alive » pour un bon exemple de Flanging.

Au sujet du placement du Flanger dans la chaîne d’effet, il y a deux possibilités : avant ou après la distorsion/overdrive. En général, il est placé après mais certains guitaristes préfèrent le placer avant, Prince par exemple. Je vais vous montrer la différence entre ces deux placements dans les vidéos qui suivent.

Commençons par le cas classique du Flanger placé après la distorsion. Je montre ici trois réglages sur mon Boss BF-2. Vous remarquerez que plus le réglage de « Depth » (intensité) est élevé, plus le volume augmente. C’est un phénomène assez classique et plus ou moins prononcé selon les modèles. En effet, le Flanger, tout comme le Phaser d’ailleurs, tend à créer par nature des oscillations du volume.

Le premier réglage de la vidéo montre comment une vitesse (« Rate », troisième bouton en partant de la gauche) relativement lente permet de grossir le son des accords. Lorsque l’on augmente la vitesse et l’intensité, l’effet de grossissement du son est moins flagrant et on s’approche presque du son d’un orgue :

Matos utilisé pour la vidéo: Fender American Classics Stratocaster équipée de micros Kinman AVn Blues à réduction de bruit, ampli Fender Champ de 1974 (Volume à 2, Basse à 10 et Treble à 2.5). Distorsion Boss DS-1 modifiée par Analogman, Dist à fond, Tone à 8h, Level à 10h.

Et maintenant, voici comment un Flanger placé avant la distorsion sonne. L’effet est moins prononcé mais assez déjanté en même temps. Alors qu’on monte en intensité (« Depth ») et vitesse (« Rate »), on s’approche d’un son un peu « fin du monde » :

Matos utilisé pour la vidéo: Fender American Classics Stratocaster équipée de micros Kinman AVn Blues à réduction de bruit, ampli Fender Champ de 1974 (Volume à 2, Basse à 10 et Treble à 2.5). Distorsion Boss DS-1 modifiée par Analogman, Dist à fond, Tone à 8h, Level à 10h.

Quel modèle choisir ?

Ce billet vous a convaincu de l’utilité d’un Flanger mais comme toujours, il y a moult modèles en magasin. Voici une sélection avec quelques commentaires pour vous aider dans votre choix :

  • Le MXR Flanger est un modèle assez mythique que MXR a ressorti il n’y a pas si longtemps. Il fût tant utilisé par Eddie Van Halen que MXR s’est senti obligé d’en sortir une version sous le nom du maître.
  • Le MXR Micro Flanger est une pédale de petite taille avec seulement deux réglages que MXR  réédite depuis cette année et qui semble sonner très très bien.
  • Le Electro Harmonix Delux Electric Mistress est un autre modèle mythique des années 70/80 que Electro Harmonix refabrique. Il fût utilisé par David Gilmour mais aussi Andy Summers de Police. La rumeur veut d’ailleurs que beaucoup des sons clairs d’Andy Summers firent appel au Deluxe Electric Mistress plutôt qu’à une pédale de chorus.
  • Le Boss BF-2 est le modèle que j’ai démontré dans les vidéos de ce billet. Il n’est plus fabriqué par Boss mais il a été au catalogue pendant 20 ans (de 1980 à 2001) ce qui signifie qu’il est assez facile à trouver sur le marché de l’occasion. Il s’agit d’un bon modèle très versatile et particulièrement à l’aise dans les sons clairs à la « The Cure », pas étonannant vu que Robert Smith l’utilise depuis toujours.
  • Le Boss BF-3 a remplacé le BF-2 dans la gamme Boss. Bien que cela ne soit pas précisé sur le site de Boss, je pense qu’il s’agit d’une pédale numérique ce qui lui permet d’afficher deux caractéristiques très rares : il est stéréo et il est possible de moduler la vitesse d’oscillation en tapant sur une pédale (fonction dite « Tap Tempo »).
  • L’Ibanez FL-9 est un autre modèle classique des années 80 qu’Ibanez s’est décidé à refabriquer. Il dispose d’un son très chaud et d’une personnalité propre. J’en possède personnellement un et il fera l’objet d’un prochain billet. A noter que je l’ai vu figurer dans une vidéo présentant les effets utilisés par Joe Satriani lors de sa récente tournée avec Chickenfoot (regardez vers 4 minutes 35). Maxon, le sous-traitant d’Ibanez dans les années 80, propose sa propre réédition du FL-9, je ne saurais vous dire lequel est le plus authentique…
  • Une fois n’est pas coutume, on ne peut pas dire qu’il y ait foule de Flanger sur le marché des effets boutique. Quelques exemples notables : Strymon Orbit, T Rex Twister et Tonebug Chorus Flanger

Comment utiliser les effets de modulation, première partie : le Phaser

Il y a beaucoup d’effets dans la catégorie « modulation ». Dans cette série de billets, je vais tenter de dévoiler les mystères des phaser, flanger, chorus, leslie/univibe, vibrato ou encore tremolo.

Ces effets, utilisés judicieusement, peuvent donner du piquant à toute rhythmique en clair ou saturé, ou encore grossir votre son pour les solos, pour ne citer que quelques-uns de leurs usages. Je ne vais pas rentrer dans trop de détails concernant l’électronique derrière ces effets et vais surtout évoquer leur caractère et leur utilité pour nous, guitaristes.

Dans cette première partie, je vais me concentrer sur l’un des plus vieux effets de modulation : le Phaser, aussi appelé Phasing ou Phase-shifting. Comme d’habitude sur Guitar Tone Overload, je sous ai préparé quelques démos en vidéo (voir plus bas) de mon tout récemment acquis vintage MXR Phase 90.

Le MXR Phase 90, l'un des plus célèbres Phaser au format pédale - Photo by Pia Jane Bijkerk
Phaser ou Flanger ?

Je voudrais commencer par éclaircir la différence entre Phaser et Flanger car il arrive souvent qu’on les confonde. Le Phasing est créé électroniquement en employant une série de filtres (all pass) associés avec un oscillateur basse fréquence tandis que le Flanging utilise un delay très court. Je simplifie énormément mais l’important est de savoir qu’ils sonnent différemment. Un Phaser va apparaître comme étant un peu plus « fou » et n’a pas vraiment d’équivalent dans la réalité . Pour sa part, un Flanger ressemble à un avion au décollage et est similaire à un effet que l’on peut rencontrer dans la nature et appelé « Effet Doppler ». Je donnerai plus d’informations sur le Flanger dans la seconde partie de cette série de billets. Si l’aspect scientifique du Phaser vous intéresse rendez-vous sur wikipedia (la version anglaise est plus complète) .

Qui utilise un phaser ?

Un Phaser est utilisable dans tout genre musical mais il faut reconnaître qu’il est plus particulièrement indissociable de certains.

Utilisé avec un son clair, c’est un effet très utilisé en Reggae, écoutez le solo de « No Woman no Cry » de Bob Marley sur son « Live au Lyceum » pour un exemple édifiant de guitare « phasérisée ».

Toujours utilisé en son clair, il fait des merveilles sur des rythmiques funk et peut consister une alternative intéressanet à la Wah Wah.

Enfin, en rock, voire heavy rock, Brian May de Queen ou bien sûr Eddie Van Halen sont friands du Phaser pour grossir leurs sons saturés. Le premier Album de Van Halen est quasiment une démo du Phaser MXR Phase 90. Il suffit d’écouter les intros de « Atomic Punk » ou « Ain’t Talking about Love » pour s’en rendre compte.

Grand Classique : le MXR Phase 90

J’ai décidé de commencer mon tour des pédales de phasing par le légendaire le MXR Phase 90, rendez-vous après les vidéos de démonstrations pour les autres modèles.

Le MXR Phase 90, je disais donc, est une petite pédale orange dont la première incarnation remonte aux années 70 et qui est aux Phasers ce que la Tube Screamer est aux pédales d’overdrive : le standard. J’ai récemment acquis un modèle vintage et je dois dire que sa réputation n’est pas usurpée. C’est un effet très chaud et bien qu’il ne dispose que d’un seul bouton de réglage, il permet d’obtenir nombre de sons différents. Avec le réglage de vitesse (« speed ») entre 10h et midi, on obtient facilement des sons à la Van Halen tandis qu’à environ 2h, on s’approche d’un son d’Univibe tout Hendrixien.

Si vous cherchez à acquérir un Phase 90, il peut s’avérer difficile de faire son choix entre les modèles neuf (trois au catalogue de MXR !) et les différents modèles vintage. Les tout premiers modèles sortis dans les années 70 n’ont pas de diode de mise en service et « phase 90 » est écrit avec une fonte du type « écriture à la main » d’où le surnom de ces modèles : « Script ». Vers la fin des années 70, des modèles comportant « phase 90 » écrit  en lettres capitales sortirent sans grand changement intérieur, ils sont surnommés « Block ».

MXR a fait faillite dans les années 80 et fût ressuscité par Dunlop qui fabrique à l’heure actuelle trois modèles de Phase 90. Le premier et le plus abordable est orange, comporte phase 90 en capitales (« Block ») et une diode de mise en service. Cela n’est pas une mauvaise pédale mais ne sonne pas tout à fait comme les modèles des années 70, il a tendance à distordre et son effet est plus agressif. Ceci explique pourquoi MXR propose un modèle reissue plus cher, sans diode et qui doit être alimenté par une pile mais qui est plus conforme à l’original. Le troisième modèle est un modèle créé en collaboration avec Eddie Van Halen, le EVH Phase 90 à la livrée rouge et blanche. Il comporte une magnifique diode bleue et surtout un petit interrupteur qui permet de passer d’un son « moderne » à un son « Script » (soit vintage). Un quatrième modèle est toujours recensé sur le site Web mais semble difficile à trouver en magasin, il s’agit d’une pédale MXR Custom Shop, référence CSP-101, qui est une version reissue vintage avec une diode et une entrée pour alimentation externe. Il semblerait cependant que ce modèle soit un modèle EVH mais sans l’interrupteur pour passer d’un son à l’autre, autant donc acquérir un EVH. Pour une comparaison sonore entre le modèle « Block » d’entrée de gamme et le modèle custom shop allez voir cette vidéo de gearmanndude.

Un Phase 90, comment ça sonne ?

J’ai enregistré 3 vidéos avec mon Phase 90 pour vous montrer l’utilité d’un phaser. Sur la première vidéo, j’utilise un son clair, sur la deuxième un Phase 90 placé avant une distorsion et sur la troisième, un Phase 90 placé après la distorsion. Je montre divers réglages sur le Phase 90 et ajoute en fin de vidéo un delay Boss DD-3 pour montrer comment l’alliance d’un phaser et d’un delay peut vraiment grossir le son.

Phase 90 en son clair :

Matos utilisé pour la vidéo: Fender American Classics Stratocaster équipée de micros Kinman AVn Blues à réduction de bruit, ampli Fender Champ de 1974 (Volume à 3, Basse à 10 et Treble à 2.5).

Et maintenant un Phase 90 placé avant la distorsion (une DS1 modifiée par Analogman). Notez comment le réglage à 10h est très Van Halenesque tandis que le réglage à 2h est plus Hendrixien :

Matos utilisé pour la vidéo: Fender American Classics Stratocaster équipée de micros Kinman AVn Blues à réduction de bruit, ampli Fender Champ de 1974 (Volume à 3, Basse à 10 et Treble à 2.5). Distorsion Boss DS-1 modifiée par Analogman, Dist à fond, Tone à 8h, Level à 10h.

Et maintenant, voici le Phase 90 placé après la distorsion (toujours une DS1 modifiée par Analogman). L’effet est plus prononcé et plus agressif, je préfère personnellement le placement avant :

Matos utilisé pour la vidéo: Fender American Classics Stratocaster équipée de micros Kinman AVn Blues à réduction de bruit, ampli Fender Champ de 1974 (Volume à 3, Basse à 10 et Treble à 2.5). Distorsion Boss DS-1 modifiée par Analogman, Dist à fond, Tone à 8h, Level à 10h.

Modèles alternatifs au MXR Phase 90

Avant de choisir une un Phaser en pédale, il est important de savoir qu’un Phaser donné dispose d’un certain nombres de filtres ou étages (« stages » en Anglais). Le nombre d’étages a une influence direct sur le son. On peut dire pour simplifier que plus il y a d’étages, plus l’effet sera prononcé et/ou délirant. Les phasers les plus simples comme le tout récemment réédité Phase 45 de MXR n’ont que deux étages et sont donc assez « doux ». Les Phasers à 4 étages sont probablement ceux que l’on a le plus entendu sur les enregistrements des années 70 et deux modèles sont archi-connus : le MXR Phase 90 bien sûr et l’Electro Harmonix Small Stone. Ils furent tout deux utilisés par David Gilmour dans les seventies. Si vous cherchez à reproduire le son de vos artistes favoris, il y a des chances pour ce que vous recherchiez soit un Phaser à 4 « stages ».

Certains fabricants comme Boss sont allés plus loin et le Phaser PH-2 qui n’est maintenant plus en production mais qui est relativement répandu propose 10 à 12 stages selon la position du bouton mode. Je possède un PH-2 et bien que cela soit une pédale intéressante, je dois avouer que l’effet est si prononcé que je trouve difficile de l’utiliser pour reproduire des sons classiques à la Van Halen ou Reggae/Funk années 70. Le PH-2 a été remplacé dans la gamme Boss par le PH-3. Il s’agit d’une pédale numérique qui peut simuler le son de phasers à 4, 8, 10 ou 12 étages. Je ne l’ai pas essayé donc il m’est difficile de commenter mais de l’avis général, c’est une pédale flexible quoique moins chaude que ses collègues analogiques.

Les réglages sur les Phasers courants vont de un seul bouton de vitesse pour contrôler la vitesse de l’oscillation comme sur le MXR Phase 90 à un trio de bouton nommé « Depth », « Rate » and « Resonance » sur les modèles plus sophistiqués comme les Boss. « Depth » contrôle l’intensité de l’effet, « Rate » la vitesse d’oscillation et « Resonance » le taux de signal déjà traité qui est ré-injecté dans l’entrée de l’effet, de façon à obtenir un effet de Phasing extrêmement prononcé.

Au sujet du placement du Phaser dans la chaîne d’effets, il y a comme un débat : avant ou après la distorsion/overdrive ? Dans la plupart des multi-effets, il est placé après la distortion mais avec une pédale, vous faites ce que vous voulez et je dois avouer que je préfère placer mon MXR Phase 90 avant ma distorsion, je trouve le résultat plus gras. Mais comme toujours, à vous d’expérimenter !

Pour finir, n’oublions pas que le Phaser fait merveille sur d’autres instruments que la guitare, en particulier les claviers (sur les sons de Fender Rhodes ou nappes) ou la basse.

Autres modèles de Phaser notables

Sur le marché de l’occasion, si vous pouvez en trouver un, le Maestro PS1 est légendaire. Il n’existe aucun clone moderne à ma connaissance.

Comme toujours, les fabricants boutique nous gratifient d’excellentes alternatives comme Retro-Sonic avec son phaser qui est un clone de MXR Phase 90 sauce années 70 mais agrémenté de plus de réglages. Mentionnons également une marque un peu à part, Pigtronix dont le modèle EP-1 semble déjanté à souhait.

Pour finir, pour ceux d’entre vous qui ont un petit budget, l’Ibanez PH7 est une alternative intéressante avec ses deux modes : 4 et 8 étages.

Comment utiliser un delay, deuxième partie

Dans la première partie de cette série de billets dédiés à l’utilisation du delay, je vous ai montré comment créer des effets rythmiques « à la U2 » en synchronisant le delay au tempo d’un morceau. Aujourd’hui, deuxième partie de nos aventures au pays du delay avec au menu des exemples de réglages pour grossir votre son avec vidéos à l’appui. J’ai utilisé pour cela mes fidèles Boss DD-3 et Electro Harmonix Memory Man. Après les vidéos,  je traite de la différence entre delay analogique et numérique, différence assez fondamentale quand vient le temps de choisir une pédale de delay.

Grossir le son avec un delay du genre « guitar hero »

C’est l’un de mes effets favoris, le type de delay dont les guitaristes des années 80 à cheveux longs étaient friands pour embellir leurs solos endiablés. Je montre ici comment l’obtenir avec un Boss DD-3 ou un Electro Harmonix Memory Man, au son plus sombre et chaud:

Son de base: Stratocaster American Classics, Micros Kinman -> Analogman TS9 -> Proco RAT-2 -> préampli Marshall JMP-1 en direct

Pour recrér ce genre de delay avec un plugin logiciel ou un multieffet, réglez un temps de délai autour de 350ms, 3 ou 4 répétitions et le level à 25%. Les résultats varient selon les équipement donc il vous faudra expérimenter un peu pour trouver les réglages qui vous conviennent le mieux et qui conviennent au morceau.

Grossir votre son: l’écho slapback

J’ai écris un billet entièrement consacré à l’écho slapback donc je vais faire figurer ici uniquement les réglages et la vidéo. Sacez seulement que l’écho slapback est l’ancêtre de tous les delays, utilisé à outrance sur les disques de rock’n roll et rockabilly des année 50. Il ne comporte qu’une seule répétition et le temps de délai est très faible. Cela peut paraître simpliste mais l’écho slapback est un outil formidable pour grossir le son :

Son de base: Telecaster 78 -> Proco RAT 2 -> Fender Champ

L’écho slapback de cette vidéo est produit par le plugin de delay intégré à Cubase 5 et voici les réglages :

Slapback Settings

Vous pouvez obtenir le même type d’effet avec un Boss DD-3 et les réglages suivants: Mode 200ms, E.LEVEL à midi, F.BACK à 9h et D.TIME à 4h. Vous pouvez faire varier le D.TIME et E.LEVEL selon votre goût. Dans le cas d’un multi-effet, réglez le temps de delay entre 70 et 200ms et le « feedback » de façon à n’obtenir qu’une seule répétition.

Grossir votre son: le delay multitap

Si un delay ne suffit, prenez-en deux… ou plus! Connu sous le nom de « multitap delay », l’utilisation de deux ou plusieurs delays en série multiplie les possibilités sonores de façon assez inouïe.  Je montre ici l’utilisation d’un Boss DD-3 en conjonction avec un Electro Harmonix Memory Man. Notez que j’ai réduit le temps de délai sur le DD-3 par rapport à la première vidéo. En effet, il était trop proche de celui du Memory Man et ne créait pas assez de « remous » à mon goût:

Son de base: Stratocaster American Classics, Micros Kinman -> Analogman TS9 -> Proco RAT-2 -> préampli Marshall JMP-1 en direct

Encore une fois, expérimentez, expérimentez ! J’ai utilisé ici des réglages relativement similaires sur les deux pédales mais vous pouvez très bien mélanger un délai long avec un délai plus court. A un moment donné de sa carrière, Joe Satriani utilisait trois délais en série: un courts, un moyen et un long. Cela sonnait presque comme une réverb, mais sans réverb…

Analogique contre Numérique

Après avoir visionné ces exemples, vous avez peut-être envie d’acquérir votre premier delay, (ou votre deuxième…). Le débat analogique contre numérique fait rage, essayons d’y voir plus clair…

Continuer la lecture de Comment utiliser un delay, deuxième partie

Comment utiliser un delay, première partie

Le delay est probablement l’un de mes effets préférés. Je me souviens de la première fois que j’en ai essayé un, je me suis instantanément pris pour David Gilmour (enfin, pas longtemps). Il s’agit probablement d’un des effets les plus utiles mais le maîtriser demande un peu de pratique. Nous allons explorer dans une séries de billets les différents usages du delay : cette première partie est dédiée à la création de « rythmiques » et nous allons voir comment recréer un son à la U2.  La deuxième partie sera consacrée à l’utilisation du delay pour grossir votre son ainsi qu’à la différence entre les delays analogiques et numériques.

Le Deluxe Memory Man, delay analogique par Electro Harmonix et le BOSS DD-3 Digital Delay, deux modèles très populaires
Les bases du delay

Un delay est un effet qui répète une ou plusieurs fois les notes que vous jouez sur votre guitare, chaque répétition étant un peu moins audible que la précédente. Il s’agit du même effet rencontrés dans la nature lorsque l’on crie dans une vallée ou une grotte. En général, les termes delay et écho sont interchangeables mais il y a tout de même une différence : un écho offre un nombre limité de répétitions (comme dans la nature) tandis qu’en théorie un delay peut répéter à l’infini.

Le temps entre les répétitions peut être choisi grâce à un réglage nommé « delay time » sur la plupart des modèles de delay. Il est exprimé en millisecondes ou secondes et peut aller de quelques millisecondes à plusieurs secondes pour les modèles les plus sophistiqués. Le nombre de répétitions dépend d’un réglage nommé « feedback ». La plupart des modèles de delay offrent également un réglage de « mix » ou « level » qui détermine le mélange entre signal « sec » et signal affecté par le delay (l’intensité de l’effet en quelque sorte).

Pour résumer les trois réglages de base d’un delay sont le temps entre les répétitions (delay time), le nombre de répétitions (feedback) et l’intensité (mix/level). Un certain nombre de pédales modernes offrent plus de réglages et nous allons en évoquer certains dans cette série de billets.

Tempo et delay time

Vous allez souvent lire ou entendre que le temps de délai (delay time) doit être réglé en fonction du tempo du morceau que vous jouez. Je ne pense pas que cela soit toujours vrai. Si vous utilisez le delay pour créer un effet rythmique, comme The Edge sur beaucoup de morceaux de U2 ou comme sur « Run like Hell » de Pink Floyd, alors oui, le delay doit être réglé en fonction du tempo. Par contre, si vous utilisez le delay pour grossir le son comme nous le verrons dans la deuxième partie de cette série de billets, je ne pense pas que cela soit si important.

Utilisation du delay pour un effet rythmique : la croche pointée

The Edge, guitariste de U2, a fait de l’utilisation du delay sar marque de fabrique. Dejà au début de sa carrière, au début des années 80, il utilisait un delay pour faire croire qu’il jouait plus de notes qu’il n’en jouait en réalité. Le truc était que les notes « jouées » par le delay suivaient le tempo pour donner aux morceaux de U2 une pulsation particulière.

A l’époque, il utilisait des delays analogiques aux réglages parfois approximatifs ce qui signifie qu’il devait obtenir cet effet à l’oreille ce qui est faisable mais pas si facile. Cela signifie également que le batteur devait jouer de façon synchrone avec le delay. Ces contraintes ont d’ailleurs amené The Edge et U2 à abandonner l’utilisation du delay sur leur deuxième album « (War »). Cet abandon fut de courte durée car les albums suivants, aidés certainement par l’avènement des technologies numériques, montrent une utilisation sans retenue du delay sur des chansons comme Pride ou Where the Streets have no Name.

Il est relativement facile de nos jours d’obtenir le même effet en utilisant un delay numérique ou un plugin logiciel qui permet de régler le delay à la milliseconde près. Le delay à la U2 s’obtient en réglant le temps entre les répétitions (delay time) à la valeur d’une croche pointée, autrement dit 3/16ème de note. Le feedback doit être réglé de façon à obtenir 3 ou 4 répétitions et l’intensité (mix ou level) autour de 50%. C’est assez magique car une fois le delay proprement réglé, vous n’avez qu’à jouer des croches pour obtenir un effet rythmique des plus sympathiques (voir les exemples audio un peu plus bas).

Voici la formule pour calculer le temps de delay pour qu’il soit égal à une croche pointée:

delay time en ms = (240000/tempo)x3/16.

Prenons un exemple. A un tempo de 120BPM, si l’on applique la formule, on divise d’abord 240000 par 120 pour obtenir 2000, que l’on multiplie par 3/16. Le résultat est 375ms.

Voici un exemple à 120BPM :

Audio MP3

Et voici exactement la même chose « augmentée » par un delay réglé à 375ms, 3 ou 4 répétitions et mix à 50%. J’ai utilisé le delay intégré à mon enregistreur Boss Micro-BR, le feedback est à 13 pour ceux que ça intéressent :

Audio MP3

Assez cool, non ?!

Un certain nombre de pédales modernes, et parmi les plus onéreuses, permettent d’obtenir cet effet en « temps réel » et sans connaître le tempo à priori, grâce à deux innovations majeures : le Tap Tempo et la possibilité de choisir une subdivision « musicale » du delay time, comme une croche pointée par exemple. Le Tap Tempo permet de littéralement taper en rythme sur une pédale de façon à régler le temps de délai à la volée.  Donc sur ces modèles, vous choisissez « croche pointée » (dotted eighth en Anglais) et vous tapez avev votre pied en rythme et coilà, effect rythmique à la croche pointée instantané et sans trop d’effort.

Parmi ces pédales magiques, l’on trouve les modèles suivants : le BOSS DD-20 Gigadelay,  le Line 6 Echo Park, le TC Electronic Nova Repeater ou encore le modele boutique super haut de gamme Providence CHRONO DLY-4. Notez que beaucoup de pédales offrent une fonctionnalité de Tap Tempo mais elles ne permettent pas toutes de choisir une « subdivision musicale ». Pour les utilisateurs de BOSS DD-7, sachez qu’il est possible de sélectionner un nombre limité de subdivisions musicales (dont la croche pointée) au moyen du bouton « mode », jetez un coup d’oeil à votre manuel.

Vous pouvez expérimenter avec d’autres subdivisions musicales que la croche pointée mais si je l’ai choisi plus particulièrement, c’est parce qu’on peut l’entendre sur nombre de morceaux. Pour finir, voici deux sites en Anglais traitant de l’utilisation du delay en vue d’effets rythmiques : une étude de l’utilisation que The Edge fait du delay par Tim Darling et une page plus générique par David Battino.

Rendez-vous prochainement pour la deuxième partie de cette série de billets dédiés à l’utilisation du delay : nous y parlerons de gros son !

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